Notre regard est constamment sollicité par des images ultra sophistiquées, qui présentent des corps nus et lisses, projection du désir de perfection, dont la recherche et l'inassouvissement sont les fondements même du capitalisme.
Notre société se construit de plus en plus sur la base d'un schéma de domination de l'image.
À travers ce travail, je veux parler de cet état actuel des choses.
J'ai donc modelé ce corps jusqu'à en extraire des formes aux qualités plastiques qui m'évoquaient une certaine violence, ainsi qu'un état de soumission. Soumission aux normes, soumission aux dictats des apparences imposés par l'imagerie publicitaire.
En photographiant ce corps nu et brut, dépourvu d'artifices, je veux montrer la beauté qui réside dans les détails d'un corps imparfait, fragile, profondément humain et donc, mortel.
Contrairement à la publicité et à ses "immortels", je veux confronter le regard à ce qui est au final le propre de l'homme, à savoir la finitude. |