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Artiste - Homme - 77 ans
Chateauroux (Centre), France
Interview de Jacques Commarmond par Artisteo.com
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Depuis quand créez-vous et quel a été le déclic?

Ma première oeuvre, la mouche
Une mouche à la gouache sur papier d'écolier a été ma première oeuvre, j'avais 5 ans, elle a été conservée et précieusement encadrée par ma mère.

Ma tante et mon oncle étaient peintres, j'ai gardé de l'enfance la mémoire de l'odeur des peintures à l'huile en train de sécher dans leur atelier, ce souvenir m'est toujours resté.

Après le bac, j'ai voulu m'inscrire aux Beaux Arts, sur la porte de l'établissement, une affiche indiquait " fermé pour un an ", sans chercher plus loin je me suis inscrit en médecine pour faire de la chirurgie, cela a été mon destin professionnel.

Quelques années plus tard, j'ai fini par disposer d'un peu de temps pour me lancer vraiment dans la pratique de la peinture, j'ai travaillé la technique, surtout la théories des couleurs, j'ai, bien sûr étudié l'histoire de la peinture et de la sculpture grâce à la lecture d'ouvrages d'art et de revues auxquelles je m'étais abonné, j'ai également beaucoup visité de musées à l'occasion de mes voyages.

Comment travaillez-vous?

Exposition à Drouot d'Aphrodite au collier (vendu)
Je n'ai jamais éprouvé de difficulté à représenter ce que je voyais qu'il s'agisse de paysages ou bien des portraits.
J'ai alors peint beaucoup de tableaux, à l'huile au début, puis pour aller plus vite à l'acrylique.
Je m'inspirais des documents photographiques qui me plaisaient en m'attachant surtout à la composition et à l'équilibre des couleurs, cela est resté le fil rouge de ma création devenue éclectique.
Les tableaux de grande taille de cette époque, plutôt classiques et réalistes, ont fini par adopter une certaine touche personnelle.
De nombreuses années plus tard, j'ai totalement changé de technique pour pouvoir travailler plus rapidement et développer plus de créativité.

La résine époxy teintée de différentes pâtes colorées peut être appliquée sur des panneaux, le travail se faisant à plat au couteau comme sur une palette. Une étude préalable aboutit à un dessin reporté sur le panneau qui va guider l'application des différentes couleurs de résine. Je travaille ces projets avec le logiciel Painter qui m'aide beaucoup pour le choix des couleurs ainsi que pour la composition.

Ces tableaux sont faits en une ou deux séances de deux heures, je réserve pour cela le samedi et le dimanche matin.
Pour des raisons de coût et de réalisation, les tableaux peuvent difficilement être de grande taille (8 à 12 P ou F).
Il existe un problème de stratégie auquel il faut réfléchir préalablement, en effet, les couleurs migrent les unes vers les autres de différentes façons qui dépendent de nombreux facteurs : état d'avancement de la polymérisation dépendant elle-même des dosages des différents composants, de la température, de plus certaines couleurs foncées ont tendance à migrer et envahir les couleurs claires, il faut en tenir compte.

De la sorte, après deux heures, la partie peinte évolue toute seule, le résultat, 8 heures plus tard, surprend souvent en bien du fait de la diffusion des pigments les uns vers les autres, un travail décevant en fin de séance peut se révéler au final très intéressant.

Quelle est votre technique et comment a-t-elle évoluée?

Mon petit atelier pour la résine époxy
J'ai essayé de tirer partie de la transparence spécifique de l'époxy pour faire des tableaux sur verre organique bien mis en valeur un rétro éclairage. La transparence des couleurs varie selon la charge de poudre de marbre ajoutée à chacune d'elles.

Depuis deux ans j'ai évolué logiquement vers la sculpture, je n'ai pas hésité sur ce point de formation particulier, deux choses m'ont cependant aidé, d'abord ma passion pour ce domaine qui est ancienne, puis la pratique de mon métier, en effet, je travaille quotidiennement sur l'os de mes patients avec marteaux, ciseaux, diverses perceuses, scies oscillantes ou fraises motorisées.
De la sorte, pour mes sculptures, j'arrive à travailler en deux dimensions et demie, c'est-à-dire je peux faire assez bien des bas reliefs et des rondes-bosses.

L'utilisation d'un matériau transparent me permet toutefois d'arriver à cette troisième dimension grâce au rétro éclairage.
Au départ je fais la sculpture en terre glaise, j'utilise du mastic l'acrylique ensuite pour pouvoir la poncer et obtenir une bonne finition du modèle dont je fais le moule.

Ce moule est en silicone avec un contre moule, j'obtiens alors une bibliothèque de moule qui me permet de faire différentes compositions avec des ajouts de fibre de verre, de fibres de carbone, d'inclusions variées.

Parlez nous de votre vie d'artiste, des difficultés et des bonheurs que vous rencontrez.

La tête d'Oreste (recto) et l'Erinye de sa tête
Mes sources d'inspiration sont nombreuses. J'ai cependant une prédilection particulière pour la Grèce Antique, pour tout ce qu'elle nous a apporté, la mythologie, le théâtre antique et bien entendu la sculpture dont il nous reste si peu aujourd'hui.
C'est ainsi que j'ai réalisé en 2013, à côté de l'exposition que je présentais, une maquette pour la mise en scène du final d'Electre, l'opéra (mon autre passion) de Richard Strauss.

Cinq mois m'ont été nécessaires pour concevoir trois minutes de spectacle, j'ai, dans un premier temps, réalisé trois sculptures à double face dont la face antérieure est convexe : Le torse d'Oreste, la tête d'Oreste et les fesses d'Oreste, sur la face postérieure concave de chaque sculpture une Erinye au corps de chauve-souris couleur de suie, aux dents de chien et à la chevelure de serpent.
Le spectacle commence avec le chant de la danse de joie et de mort d'Electre, les trois parties d'Oreste sont progressivement éclairées.
Avant les mesures finales de l'opéra dans le noir, les trois sculptures sont alors subrepticement retournées. Le final admirable se déploie en vagues immenses d'intensité croissante au rythme de la lumière qui révèle alors progressivement les trois Erinyes, ces déesses sont le double inversé de lui-même, elles personnifient les tortures de sa conscience, elles vont harceler Oreste jusqu'à sa mort pour le punir du matricide qu'il a commis.
Travailler cette oeuvre d'une grande complexité et la dévoiler par surprise à l'assistance d'amis et de soutiens venus à mon exposition m'a procuré une grande joie.

Que pensez-vous apporter aux autres à travers votre art?

Mes oeuvres sont le support et l'occasion d'évoquer des histoires qui constituent le socle de la culture de notre monde moderne. Pour ce qui concerne Oreste, outre les tragédiens antiques, on en retrouve la trace dans Racine, Jean Giraudoux, Jean Paul Sartre.
J'aime communiquer mes passions auprès d'une assistance cultivée, j'aime plus encore le faire auprès de jeunes et de personnes qui n'ont pas encore eu la chance de pouvoir les approcher de façon à leur donner l'envie d'explorer ces univers.

Quel est votre regard pour l'art d'aujourd'hui et de manière générale que pensez-vous de la place de l'art dans la société?

Ma nature est très ouverte et je suis amateur de toute création de qualité. De la sculpture, bien sûr, aux merveilleuses couleurs des impressionnistes, au minimalisme de la peinture japonaise, aux créations contemporaines qui peuvent magnifiquement sublimer la beauté mais aussi, parfois, la laideur, dans cette hypothèse, l'exigence qui s'applique à l'artiste est grande et demande de sa part un solide socle intellectuel, je pense par exemple à Francis Bacon.

Quelles sont les expositions récentes qui vous ont le plus marqué?

La visite systématique des musées des villes dans lesquelles j'ai l'occasion de me rendre est le moyen le plus sûr d'approfondir la connaissance artistique surtout lorsque le temps est compté.

Quel serait le plus grand bonheur qui pourrait vous arriver en temps qu'artiste?

Toujours progresser, condition indispensable pour arriver à la reconnaissance, celle-ci ne peut que se mériter.

Commentaires
Murzo > Et l'expertise qu'il faut pour utiliser la résine époxy. La patience...
Félicitations. Maintenant je comprends mieux votre travail.
Le 25-01-2015
CALOGERO Pierre > CALO "bravo j'admire votre démarche et suis intéressé par vos créations. Comme vous je pense que l'essentiel est de progresser et de beaucoup travailler pour tenter d'aboutir à quelque chose qui tienne la route" Le 25-01-2015
GROBON Brigitte > Toujours aussi beau votre travail Le 25-01-2015
COPEL Monique > J'aime ce que vous faites, bonne continuation dans votre créativité..... Le 25-01-2015
Nisa > Félicitations Jacques !bonne continuation dans votre travail ! Le 26-01-2015
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