Présentation

Ma démarche lors de ma pratique artistiqu, ainsi que ma réflexion personnelle à propos de l'art et sur laquelle je me base pour créer :

Je vais commencer par vous parler de mes influences. Adorateur du nouveau réalisme, mais aussi d'Alberto Giacometti et surtout de Marcel Duchamp, mes références sont multiples. La pratique de Marcel Duchamp est pour moi la plus complète et la plus aboutie de l'histoire de l'art. En déboussolant le monde artistique par différents procédés, repoussant sans cesse les limites et définitions de l'oeuvre d'art et de l'artiste, Duchamp ne se réfère qu'aux seules règles qu'ils s'imposent. Ainsi, pour moi une oeuvre le devient dès que l'artiste en a envie, avant lui une oeuvre devait être faite par les mains mêmes de l'artiste, lui bouleverse ce fondement et décide qu'une oeuvre peut ne pas être créer par l'artiste, mais le fait que cet artiste décide d'en faire une oeuvre, transforme cet objet dans une autre dimension que physique et l'objet devient oeuvre. Chez Duchamp ce qui me plaît est donc sa philosophie de création, sa démarche très pensée, mais aussi l'éventail très impressionnant de domaines concernés par sa pratique artistique. Je m'en inspire donc pour ce qui est de ma façon de créer des oeuvres, mes seules limites sont les miennes. Pour ce qui est d'Alberto Giacometti, je trouve fascinante sa façon de sculpter et de peindre très dynamique, gestuelle et étrangement parlante. Quand je me trouve en face d'oeuvres comme l'Homme qui marche, je ne peux m'empêcher de rester à contempler le trait de sculpture, la façon dont ce personnage de bronze à la fois élancé et très réaliste, de par l'émotion qu'il transmet, occupe l'espace et possède une présence très forte. C'est pourquoi je m'inspire souvent des oeuvres de Giacometti pour travailler, artiste qui est au passage très complet avec à son actif grand nombre de sculptures et de peintures. Cela se reflète particulièrement dans Vieillarbres, où j'ai essayé de rendre compte d'un trait dynamique et gestuelle travaillé à la manière de l'italien. Quant aux lieux de ma pratique, il est divers. Je travaille au lycée, qui est particulièrement bien équipé, ainsi que chez moi, où, au fil des années, je me suis procuré du matériel divers, pouvant ainsi répondre à toutes mes exigences de travail.
Très présent dans mon dossier, le personnage est un thème que j'aime travailler, car impossible à retransmettre exactement, tant l'être est parfait. La personne que nous connaissons le mieux est soi-même, mais c'est aussi la personne que nous avons le plus de mal à représenter. J'ai essayé de m'y coller dans Self-destroyed-portrait, et je m'y suis cassé les dents. En effet mécontent du visage que je m'étais donné, j'ai décidé de l'effacer, ainsi cette tendance à gagné l'ensemble du tableau, c'est pourquoi est présent le terme''destroyed''dans le titre. Je considère donc le personnage présent sur ce tableau non pas comme une représentation de moi, mais d'une trace de moi-même, pas complète, pas détaillée et qui laisse en suspend la question de ce à quoi je ressemble. Cette dimension est extrêmement importante dans mon oeuvre. Dans Ô brûle (fragilité friable), la place du personnage peut sembler la plus importante, mais pour moi c'est celle du miroir noir, qui peut laisser apercevoir les craintes, les peurs de cette jeune fille qui est ma soeur, ses envies comme ses ennuis, ce serait en sorte l'âme de celle-ci, qui se reflète dans ce miroir où le reflet de sa main n'est pas identique à la réalité. J'aime beaucoup la poésie, mais seulement celle que l'on devine par des procédés parfois obscures parfois apparents mais difficiles à comprendre. A première vue, un cric de poids lourd et un guéridon ne peuvent être poétique, mais associés, ceux-ci prennent toute leur valeur significative et deviennent l'expression de la tristesse d'un cormoran, s'envolant un jour de pluie. Et pour moi cette poésie est la plus belle de toutes, étant travaillée, fine et majestueuse. Pour moi, lorsque l'on regarde une oeuvre d'art, celle-ci doit nous inspirer une mélodie, un chant sorti des profondeurs de notre esprit, reflétant l'émotion que l'oeuvre procure, qui peut-être nulle. C'est donc en écoutant une chanson que j'ai réalisée le tétraptique Untitled, qui pour moi laisse une expression forte de tristesse, une présence importante de la mélancolie et d'une mélodie latino-américaine langoureuse. De mon point de vue, un portrait de quelqu'un est raté lorsque celui-ci ne laisse pas découler la personnalité de celui-ci où juste une partie de celle-ci. C'est pourquoi dans Joe, j'ai essayé de retranscrire au mieux l'énergie du chanteur du groupe de punk-rock The Clash. Pour ce faire, j'ai regardé bon nombre de ses concerts ou des extraits de ceux-ci, ainsi qu'écouté plusieurs de ses chansons. Ainsi j'ai donc tenté de représenter sa force de présence, sa vivacité, son énergie et sa personnalité impressionnante à travers différentes techniques de peinture. Il n'y a pas de sujets que je n'aimerai pas représenter, le monde entier m'intéressant, toute image devenant belle sous les traits d'un artiste ou sous l'objectif d'un bon photographe. Je m'inspire donc du monde qui m'entoure, celui-ci pouvant être tant mes amis, la musique, les cours, les voyages que l'actualité, la politique ou bien le cinéma.